Le tai-chi est un art martial interne traditionnel très ancien, dont les racines se perdent dans les brumes millénaires d’une des cultures les plus anciennes et élaborées, celle de la Chine.
Un art martial traditionnel est le fruit d’une lignée de maîtres transmettant fidèlement son esprit, mais capables, à travers leur exigence et leurs découvertes, de l’approfondir et de le faire évoluer.
Ses origines proviennent de l’alliage de techniques guerrières issues du champ de bataille, et de philosophies non violentes : taoïsme teinté de confucianisme, où se déploie le souci de la lutte contre les effets de la sédentarité et de la longévité heureuse (en bonne santé physique, mentale et spirituelle).
La compénétration des contraires, illustrée par le célèbre diagramme noir et blanc du ying et du yang (nommé taiji en Chinois) représente l’essence symbolique du taichi chuan, qui offre de nombreuses unions de contraires, comme l’ouverture de l’enfant et l’esprit de synthèse de l’adulte, l’ancrage dans le mouvement, agir par le non-agir, la lenteur comme outil pédagogique de l’étude de la vitesse, l’efficacité martiale par la douceur et le lâcher prise…
Ses bénéfices sont régulièrement mis en évidence par des études scientifiques, dont les démonstrations s’ajoutent aux constatations des pratiquants : amélioration de la capacité aérobie, stimulation de la mémoire, amélioration de l’équilibre, réduction des risques de maladies cardiovasculaires, renforcement de l’équilibre, force et souplesse, prévention des chutes de la personnes âgée, meilleure santé circulatoire, gain de tonus musculaire, pression artérielle améliorée, renforcement de l’énergie vitale.
Le taichi chuan utilise les principes du chi kong et leur adjoint l’usage de larges mouvements circulaires, le critère de la pertinence martiale, et la recherche de la beauté du geste. Cette quête de grâce et de raffinement est similaire à la recherche esthétique et spirituelle des calligraphies Chinoise et Japonaise.
La neutralisation élastique utilise la force de l’adversaire à ses dépens, sans recours à la violence.
On parle souvent de méditation en mouvement : il s’agit d’atteindre un état de tranquillité intérieure, par la médiation du mouvement, de la respiration et de la détente.
Cet art martial s’étudie seul ou avec partenaire, avec ou sans arme (éventail, sabre, épée, bâtons). La modeste et inlassable répétition des chorégraphies martiales (formes, ou tao lu) permet l’intégration progressive, à la vitesse du corps et non de la volonté, du merveilleux processus de réappropriation consciente du corps, analogiquement à une nourriture quotidienne.
Cet art, d’une grande profondeur, se dévoile par un long et fascinant voyage initiatique.
Il offre une voie pragmatique d’éclosion des énigmatiques potentialités enfouies en nous.
Intégrité, patience, humilité, persévérance, respect, confiance, bienveillance…
Le taichi chuan est un outil de réinvestissement corporel et de développement de la conscience, d’une efficacité et d’une richesse incontestable, ce qui lui vaut une popularité croissante en occident.